CONCEPT
Aide dependance alcool Vaud
Une approche novatrice
La dépendance à l’alcool est l’un des problèmes majeurs auxquels notre société est confrontée. Les causes et conséquences de cette maladie sont nombreuses. Il s’agit d’un phénomène multifactoriel, déterminé entre autres par une conjonction de facteurs génétiques, psychologiques, sociaux et familiaux. Une approche globale est donc nécessaire pour en appréhender la complexité. Les conséquences de cette dépendance affectent aussi bien la santé physique et mentale que la vie sociale de la personne et de son entourage. Son développement peut prendre des formes très variées d’une personne à l’autre. Le cheminement des personnes est lui-même très variable : chaque situation est différente et doit donc être appréhendée comme telle. Le programme élaboré par la FEA s’inspire d’une approche thérapeutique résolument novatrice, progressive et par niveau d’implication. Le projet est adapté à la personne, à ses besoins spécifiques et à leur évolution dans le temps. L’efficacité des thérapies auxquelles nous souscrivons a été scientifiquement démontrée. Le meilleur niveau de preuve est acquis pour :
- La thérapie de soutien : Ecoute active, sans jugement, avec un engagement du référent dans la relation
- La thérapie cognitivo-comportementale: L’acquisition de nouveaux modèles de comportement permet au résident d’affronter de manière pratique les envies de consommation ou les situations à risque (prévention de la rechute, affirmation de soi, résolution de problèmes, affirmation de soi)
- L’entretien motivationnel : Cette approche s’appuie sur des principes qui mettent en avant la responsabilité de la personne dans son cheminement vers le changement
- L’approche systémique : Cette démarche rejette toute idée d’étiquetage et ouvre des perspectives de changement dans la vie du résident et dans celle de son entourage, utilisée dans le cadre d’entretiens individuels, de couple et/ou de famille
- Des traitements médicamenteux, en complémentarité avec l’accompagnement socio-thérapeutique.
Ce programme mise principalement sur le soutien à la motivation, l’intégration au milieu, la continuité des apprentissages, la responsabilisation des résidents, ainsi que la concertation avec les ressources du réseau social et familial.
Des réponses adaptées aux besoins
La FEA veut apporter des réponses qui soient la meilleure adéquation possible entre :
- La gravité des problèmes que présente un résident
- Sa motivation au changement
- Le niveau d’intervention requis par sa condition.
Le suivi proposé vise à permettre à la personne accueillie de développer un sentiment de compétence et d’estime de soi qui la font évoluer vers des objectifs adaptés et correspondant à ses capacités du moment.
Les accompagnements s’adaptent aux besoins individuels et ne proposent pas une formule standard. Le résident participe à son processus (objectifs, moyens, stratégies, etc.) ; il est acteur de son projet individualisé.
L’emploi du temps se partage entre les activités du programme – ateliers de groupe ou entretiens individuels et les moments personnels. Ceux-ci permettent à chacun d’avoir des activités externes et d’assurer les rendez-vous médicaux, les recherches d’appartements, les contacts avec les services sociaux, etc. Les personnes insérées professionnellement ou en formation peuvent, selon des modalités à définir, maintenir leur emploi tout en séjournant dans l’une de nos deux institutions.
Les 3 pôles d’intervention
Pour mieux répondre encore aux besoins des personnes dépendantes à l’alcool, le programme proposé par la FEA se conjugue selon 3 pôles. Les équipes socio-thérapeutiques proposent un panel d’activités individuelles, de groupe, de couple ou de famille, adaptées aux besoins des résidents et propres à chacune des problématiques identifiées. Les objectifs et la nature du suivi sont explicités dans un Plan de suivi individualisé (PSI) s’appuyant sur une évaluation clinique rigoureuse et sur l’implication active du résident dans sa démarche.
L’accompagnement du résident se déroule dans le respect du cadre socio-thérapeutique suivant :
Stabilisation (4 semaines, voire plus si nécessaire)
Tout changement est caractérisé par des phases d’ambivalence; il est donc nécessaire de profiter de la demande d’aide de la personne pour commencer à le travailler. Un certain nombre de résidents ont besoin d’une période de stabilisation de leur état physique, psychologique et social, avant d’entreprendre toute démarche plus structurée. Un encadrement résidentiel peut permettre d’atténuer les effets néfastes de relations destructives qu’ils peuvent vivre avec leur environnement, tout en favorisant la récupération par une saine hygiène de vie (sommeil régulier, alimentation adéquate, rythme de vie, etc.).
Le programme de la FEA vise alors à :
– Rétablir la santé physique et psychologique
– Favoriser la responsabilisation de la personne dans ses activités quotidiennes
– Soutenir le résident dans ses habiletés fonctionnelles.
√ Objectifs :
– Consolider le sevrage
– Stabiliser les activités quotidiennes
– Stabiliser des situations de crise non aiguës
– Cerner la problématique
– Donner les informations nécessaires pour amorcer le changement
– Mieux connaître et identifier les sources de mal-être
– Définir un projet de suivi
– Recevoir la demande d’aide afin d’adresser la personne aux services les plus adaptés, à l’intérieur de la FEA ou vers des services extérieurs (réorientation)
– Préparer la sortie.
Engagement / élévation de l’autonomie (4 semaines à 3 mois)
La personne accueillie travaille alors les capacités nécessaires pour modifier ses réponses aux situations amenant à la consommation. Elle apprend à identifier les alternatives de réponses aux situations stressantes, à les tester et à les développer. Ces habiletés touchent l’ensemble des sphères de la personne ; la priorité est cependant accordée aux habiletés directement engagées dans le développement ou le maintien des comportements plus adéquats au regard de la problématique de dépendances. Les interventions structurées visent à maintenir les acquis et prévenir la rechute.
Une attention particulière est portée sur la motivation au changement. Le résident est appelé à identifier et à vivre, c’est-à-dire à expérimenter concrètement, les avantages et les désavantages de sa situation actuelle, de même que les arguments favorables et défavorables au changement de ses habitudes ou réponses aux situations amenant à la consommation.
√ Objectifs :
– Maximiser les chances de réussite du changement
– Identifier les déclencheurs des épisodes de consommation
– Identifier plus clairement les raisons internes et externes (sociales et environnementales) qui l’incitent à consommer
– Modifier les habitudes de consommation (coping)
– Tester et ancrer des changements positifs et durables – s’appuyer sur les stratégies qui fonctionnent
– Apprendre à affronter les difficultés – prendre du recul
– Travailler les sentiments négatifs (émotions, relations, estime de soi, etc.)
– Travailler les liens familiaux et sociaux
– Préparer la sortie / proposer des soutiens extérieurs adaptés.
Consolidation (3 à 18 mois)
Le résident est plus responsable de lui-même et sait davantage où et comment agir pour améliorer sa qualité de vie. Il établit une autre manière de vivre et prépare ses projets de sortie. Ce pôle permet de travailler en lien avec le réseau significatif du résident et, au besoin, d’intensifier les interventions conjugales et/ou familiales.
√ Objectifs :
– Consolider les acquis réalisés dans les phases précédentes
– Augmenter l’autonomie de la personne par le développement des habiletés liées à la vie quotidienne, au travail, à la santé psychologique et somatique, ainsi que par le développement des habiletés de socialisation
– Prévenir les rechutes
– Se projeter dans l’après
– VIVRE, notamment à l’extérieur
– Préparer la sortie.